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Checklist SRT – Pour une contribution distante fiable

Configuration des encodeurs, réseau, monitoring, et sécurité

Le protocole SRT (Secure Reliable Transport) s’est imposé comme une solution clé pour transporter des flux vidéo de haute qualité sur Internet, y compris dans des conditions réseaux imparfaites. Robuste, sécurisé et peu coûteux à mettre en œuvre, le SRT permet la contribution à distance, la production décentralisée et le live multi-sites. Encore faut-il le configurer correctement. Voici une checklist complète pour un workflow SRT fluide, stable et sécurisé.


1. 🎛️ Choisir entre mode caller, listener ou rendez-vous

Le premier point de vigilance : le mode de connexion.

  • Le caller initie la connexion
  • Le listener attend la connexion sur un port défini
  • Le mode rendez-vous permet un point de rencontre entre deux machines derrière NAT ou pare-feu

Astuce : utilisez “caller” côté encodeur (caméra ou boîtier sur site) et “listener” côté régie ou StreamHub, pour plus de simplicité réseau.


2. 🔐 Bien gérer les ports réseau (firewall / NAT)

Le SRT traverse Internet, mais il a besoin d’un port réseau ouvert (par défaut UDP 9000, mais personnalisable).
Assurez-vous que :

  • Le port UDP est bien ouvert et redirigé vers la bonne machine en local
  • Aucun pare-feu n’interfère (box, routeur, OS)
  • Vous testez l’accès depuis l’extérieur avant le jour J

Outils utiles : ping UDP, test de flux avec VLC ou Haivision Player.


3. 📡 Débit, latence et bande passante disponible

Même s’il est plus tolérant que RTMP, le SRT nécessite une bande passante suffisante et stable.

  • Calculez au minimum 1,5× le bitrate du flux en upload
  • Surveillez la latence réseau, idéalement < 80 ms
  • Testez les variations de bande passante sur site (Speedtest, iperf…)

Astuce : réglez la bufferisation SRT pour absorber les pics de jitter (100 ms à 500 ms selon les cas).


4. 🔐 Sécuriser les flux avec chiffrement AES

Un des avantages du SRT : la possibilité de chiffrer les flux vidéo avec AES-128 ou AES-256.

  • Activez le chiffrement côté encodeur (Haivision, Kiloview, OBS, etc.)
  • Utilisez une clé de chiffrement partagée, robuste et connue uniquement des deux extrémités
  • Ne diffusez jamais cette clé par e-mail non sécurisé ou en clair

Astuce : intégrez ce paramètre dans un fichier de configuration unique par client distant.


5. 🎥 Encoder proprement : profil, GOP, débit

SRT est un protocole de transport, il ne gère pas le codec en lui-même. À vous de bien configurer l’encodeur :

  • Codec : H.264 ou H.265 selon compatibilité
  • Profil : High ou Main
  • GOP long (ex : 1 GOP / 2 s) pour une meilleure compression
  • Débit constant ou adaptatif, selon réseau

Astuce : si vous transportez de l’audio multi-piste, vérifiez que le format est accepté par la destination (AAC 48 kHz recommandé).


6. 🔄 Monitoring en temps réel (latence, jitter, pertes)

Pendant le live, il est essentiel de surveiller :

  • Le RTT (round-trip time)
  • Le jitter (variation de latence)
  • Le packet loss (pertes de paquets)

Utilisez les outils embarqués (StreamHub, OBS, Kiloview Panel) ou des dashboards tiers (Zabbix, Prometheus…).
Seuils d’alerte : jitter > 50 ms, pertes > 1 %, latence > 150 ms = risque de gel ou désynchro.


7. 🧪 Tester chaque flux en conditions réelles

Avant de valider une configuration SRT, testez-la en grandeur nature :

  • Depuis le site de captation réel
  • Avec le bon équipement (caméra + encodeur)
  • Avec le vrai débit visé (ex : 6 Mbps)
  • Vers la plateforme de destination réelle

Un flux qui fonctionne en local n’est pas toujours stable via Internet public. Rien ne remplace un vrai test live.


8. 🧩 Scénario multi-flux : attention à l’agrégation

Si vous transportez plusieurs flux SRT (multi-caméras ou audio séparé), vérifiez que :

  • Chaque flux a un port dédié
  • Les buffers ne sont pas saturés en réception
  • La régie (StreamHub, vMix, etc.) est capable d’agréger les flux

Astuce : gardez toujours un flux de secours activable en un clic, ou un fallback préenregistré.


9. 🧰 Fichiers de configuration & répétabilité

Créez pour chaque projet ou client une fiche de paramétrage SRT contenant :

  • L’IP de destination
  • Le port
  • Le mode (caller/listener)
  • Le chiffrement
  • Le nom de la source

Cela permet de déployer plus vite, de déléguer, et de réutiliser les configs à l’identique sans erreur.


10. 💻 Outils utiles pour travailler le SRT

  • OBS Studio avec plugin SRT
  • vMix (SRT nativement intégré)
  • Haivision StreamHub ou Makito X
  • VLC (en réception SRT)
  • Kiloview LinkServer / Multiview / ReStream
  • Node.js ou Python pour automatiser la gestion de flux

🎯 Conclusion

Le SRT ouvre la voie à des workflows distants fiables, économiques et adaptables. Mais sa robustesse repose sur une configuration bien pensée. Cette checklist vous permet de structurer vos connexions, sécuriser vos flux et fiabiliser vos productions distantes. À l’heure où les productions hybrides se multiplient, le SRT reste un outil stratégique à maîtriser.

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