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Checklist pour une régie IP-ready (NDI, SRT, Dante, etc.)

Le matériel compatible, les configs réseau, les switchs à utiliser, les pièges à éviter

Passer à une régie audiovisuelle sur IP, c’est entrer dans un monde plus souple, plus modulaire, mais aussi plus exigeant techniquement. Que vous optiez pour du NDI, du SRT ou du Dante AV, chaque protocole IP a ses spécificités et nécessite une préparation sérieuse du réseau, du matériel et de la régie. Voici une checklist complète pour ne rien oublier et construire une infrastructure réellement IP-ready.


1. 🔌 Matériel compatible IP : ne partez pas avec des devices fermés

Tous les équipements ne sont pas nativement compatibles IP. Avant de concevoir votre régie, vérifiez que chaque élément dispose d’un port Ethernet ou d’un flux compatible (NDI, Dante AV, SRT…). Caméras PTZ, mélangeurs, enregistreurs, interfaces audio, intercoms… doivent pouvoir émettre ou recevoir via IP, sans avoir à multiplier les convertisseurs. En cas de matériel legacy, des encodeurs (Kiloview, BirdDog, Magewell) peuvent servir de passerelles.


2. 🧠 Protocoles choisis : un réseau = un usage clair

NDI est très souple mais gourmand en bande passante. SRT est parfait pour traverser l’Internet public. Dante AV permet une gestion audio-vidéo ultra précise. Le piège, c’est de tout mélanger sans stratégie claire. Choisissez vos protocoles en fonction des usages :

  • NDI pour la régie interne et les flux sans compression
  • SRT pour les liaisons distantes ou les contributeurs externes
  • Dante AV pour des installations précises audio/vidéo synchronisées
  • ST2110 si vous êtes dans un environnement broadcast à très haut débit

3. 🖧 Switchs réseau adaptés : le cœur du système

Le switch est la clé d’une régie IP. Privilégiez un switch manageable, idéalement Gigabit (au minimum), voire 10 GbE si vous utilisez du NDI HX natif ou ST2110. Il doit disposer de :

  • VLAN configurables
  • QoS activée
  • IGMP Snooping pour le multicast
  • Jumbo Frames (notamment pour Dante ou NDI high bandwidth)

Des marques comme Netgear (séries M4250/M4300), TP-Link Omada ou Ubiquiti UniFi Pro sont souvent utilisées dans l’audiovisuel.


4. ⚙️ Adressage IP et plan de réseau : évitez les conflits

Attribuez à chaque appareil une IP fixe ou réservable. Préparez un plan d’adressage clair (caméras, régie, moniteurs, interfaces, intercoms…). Utilisez des sous-réseaux dédiés à l’audiovisuel pour ne pas perturber le réseau bureautique. Le DHCP peut rester activé, mais les flux critiques doivent rester maîtrisés et prédictibles.


5. 🔁 Tests de flux : avant d’être IP-ready, soyez “IP-robuste”

Une fois la config posée, testez vos flux NDI, SRT ou Dante de bout en bout. Simulez des pertes réseau, évaluez les latences, regardez la stabilité à chaud. Utilisez des outils comme NDI Studio Monitor, Dante Controller, ou OBS + SRT pour valider le comportement. Un stress test réseau est toujours instructif, surtout en événementiel.


6. 🎥 Câblage et connectique : ne négligez pas la qualité

Un réseau audiovisuel IP nécessite des câbles fiables. Privilégiez du Cat6 minimum, avec des longueurs maîtrisées. Si vos équipements sont éloignés ou alimentés par PoE (caméras PTZ, convertisseurs NDI, interfaces Dante), testez la stabilité et la dissipation thermique. Évitez les multiprises en cascade ou les injecteurs douteux.


7. 🔒 Sécurité : les flux IP ne doivent pas être exposés

Un flux SRT mal configuré peut être visible publiquement. Un switch sans VLAN peut laisser fuiter les flux. Pensez à la sécurité réseau dès le début :

  • Isoler la régie dans un VLAN spécifique
  • Filtrer les flux entrants et sortants
  • Activer les pare-feux ou utiliser un routeur dédié à l’audiovisuel
  • Protéger les accès administrateur des équipements connectés

8. 🧰 Maintenance et monitoring : installez les bons outils

Une fois la régie en place, vous devez pouvoir superviser l’état du réseau et des flux. Installez un logiciel de monitoring réseau (LibreNMS, PRTG, Zabbix…) ou une interface web centralisée (Dante Domain Manager, vMix Multiview, NDI Bridge…). Cela vous alertera en cas de latence, perte de paquet ou surcharge. C’est une garantie de sérénité en production.


9. 🧪 Test grandeur nature : simulateur ou répétition complète

Avant de déclarer votre régie « IP-ready », effectuez une captation test complète, comme si vous étiez en live. Simulez les vrais usages : raccords caméras, overlays, synchronisation son/vidéo, streaming distant. Cela permet d’identifier les faiblesses (switch saturé, IP mal attribuée, latence perceptible…) avant le vrai jour J.


10. 📝 Documentation technique : votre meilleur allié en cas de bug

Une régie IP bien pensée, c’est aussi une régie documentée. Conservez un plan de câblage, un plan d’adressage IP, les configurations des switchs et routeurs, et la liste des équipements avec leurs firmwares. Ce sera votre meilleur allié en cas de panne ou d’ajout de matériel. Et si un autre technicien prend la main, il pourra suivre sans tâtonner.


🎯 Conclusion

Passer à une régie IP n’est pas juste un changement de connectique : c’est une évolution de culture technique. Cela demande rigueur, organisation, et une bonne compréhension réseau. En suivant cette checklist, vous préparez une infrastructure fiable, évolutive et surtout compatible avec les standards professionnels actuels. L’audiovisuel sur IP n’est plus une option — il devient la norme.

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